Patrick Beaulieu

Patrick Beaulieu est artiste transdisciplinaire. Intrinsèquement liés à la question de la mobilité, ses projets établissent un rapport aux territoires, en abordant de façon empirique la question des frontières géographiques et sociales, mais aussi celles entre la réalité et la fiction. Intéressé par le voyage et son récit, il s’attarde à certains phénomènes insaisissables qui nous entourent (migratoires, météorologiques, spirituels…), et aux forces qui agissent en ceux-ci. Ses projets donnent lieu à un corpus d’oeuvres d’art visuel combinant installations, photographies, vidéos, sculptures, performances, interventions in-situ / in-socius et archives. Il conçoit depuis près d’une vingtaine d’années des excursions performatives réalisées avec l’accompagnement d’auteur.e.s, géographes, historien.n.e.s et philosophes. Ces projets l’ont mené à suivre la trajectoire de la migration des papillons monarques ( Vecteur Monarque, 2007 ), à poursuivre les vents d’Amérique ( Ventury, 2010 ) et à s’abandonner au destin et à la chance sur les chemins du hasard ( Vegas, 2012 ). À l’été 2014, il se lançait dans une dérive continentale de 25 jours en kayak, sillonnant les méandres qui le menèrent de la source d’une rivière au sud du Québec, jusqu’à l’océan atlantique à l’embouchure du fleuve Hudson à New-York ( Méandre ). Entre l’été 2017 et 2018 il voyageait à la recherche de lieux qui n’existent pas ( EL PERDIDO ). Point de départ > Lost City, Oklahoma, ÉUA. 

Plus récemment, il réalisait un lent parcours en motoneige effectué au cœur de la forêt boréale québécoise en période de fonte nivale ( Fondre, 2022 ). Directement influencé par les aléas des conditions climatiques et le hasard des découvertes, le terme de cette expédition s’imposa, dans l’espace et le temps, par la transformation de la neige en eau de ruissellement, rendant impraticables pistes et sentiers forestiers dans ce vaste écosystème naturel (parfois dénaturé) où coexistent plénitude et péril. Accompagné ponctuellement par le chercheur et historien de l’art Patrice Loubier, il effectua cette fragile pérégrination exploratoire de 17 jours menant jusqu’aux confins de l’hiver, là où il n’y a plus de neige.

Son travail a été présenté dans divers pays. Mentionnons notamment les expositions individuelles au Mexique (Centro de la Imagen et Musée d’Art Contemporain de Morelia), en Belgique (Experimental Intermedia), à Singapour (Plastique Kinetic Worms art center) et aux États-Unis (Pacific Sky Exhibition). Au Canada, ses oeuvres ont entre autres été présentées au Musée des beaux-arts de Montréal, à la Art Gallery of Windsor, au Banff New Media Institute, à la Galerie Leonard & Bina Ellen, au Centre Clark, au Centre d’exposition CIRCA, au Musée de Lachine, à la Galerie des Arts Visuels de l’Université Laval, au Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke et régulièrement depuis 2006 à la Galerie Art Mur qui le représente à Montréal. Ses oeuvres se retrouve dans des collections publiques et privées au Canada, aux États-Unis, en France et au Mexique. Il inscrit son travail dans l’espace public autant sous la forme d’interventions performatives et relationnelles, que sous la forme d’œuvres monumentales permanentes intégrées à l’architecture et à l’environnement.