
« Astray – forêt » (quadriptyque), photographies argentiques polaroid et cadres de laiton oxydés, 2025.




« Refuges » (série de 30), photographies numériques, 2023-2025.



« Astray – lac » (triptyque), photographies argentiques polaroid et cadres de laiton oxydés, 2025.






« Astray – flame » (diptyque), photographies argentiques polaroid et cadres de laiton oxydés, 2025.
















REFUGES
Dans ce projet au long cours, Patrick Beaulieu effectue, depuis l’hiver 2023, une série d’excursions à la découverte de camps (abris sommaires) déployés dans le Nitassinan[1]. Pour la plupart uniquement accessibles par les rivières, lacs ou chemins non carrossables, ces constructions sont visitées lors d’expéditions où il est accompagné de divers collaborateurs, guides-hôtes innus, activistes lucides et défenseurs du territoire et des communautés qui l’habitent. Découle de ces excursions notamment une série d’images qui rendent hommage à ces singuliers refuges construits au milieu de nulle part avec les moyens du bord.
L’intention au départ était de retourner en chacun de ces lieux, dans une seconde phase du projet, afin d’y réaliser une action furtive : une photographie d’une vue extérieure des camps allait être discrètement accrochée à l’intérieur de ceux-ci[2]. Durant l’été 2023, plusieurs de ces constructions allaient disparaître en même temps que d’innombrables hectares de forêts ravagés par des incendies d’une rare intensité. Un patrimoine bâti réduit en cendre au coeur d’une nature fragilisée par les répercussions croissantes des changements climatiques. Le projet se transforme. Les images se chargent autrement devenant des fragments d’une mémoire du territoire et pour certains, le souvenir d’un refuge au-dedans de la vastitude.
En parallèle aux images numériques, une série de photographies argentiques en noir et blanc est réalisée avec un appareil photographique instantané Polaroid. Ces images, soudainement développées et tirées dans des conditions hivernales en forêt, révèlent, par l’effet du gel, des paysages indéfinis, vaporeux qui semblent parfois se dématérialiser.
Ce projet a été initié dans le cadre de « La Timidité des Cimes » (commissaire Eric Mattson) avec l’Atelier de la 8e île sur l’ancienne base militaire de Moisie, Québec, Canada. Une exposition est en cours de développement avec la communauté de Uashat Mak Mani-Utenam.
« Refuges »
Un projet de Patrick Beaulieu
collaboration :
ERIC MATTSON
MARIE-JOSÉE DESROSIERS
EVELYNE SAINT-ONGE
MARC FAFARD
ANDRÉ MICHEL
MISHTA-SHIPU MCKENZIE
JOHANNE ROUSSY
JEAN-YVES PARYSÉ
ESTELA LÓPEZ SOLÍS
MYLÈNE MEUNIER
LA TIMIDITÉ DES CIMES
ATELIER DE LA 8e ÎLE
CONSEIL DE BANDE INNU TAKUAIKAN UASHAT MAK MANI-UTENAM
GALERIE ART MÛR
VU PHOTO
documentation graphique :
MYLÈNE MEUNIER ET PATRICK BEAULIEU
Patrick Beaulieu et ses collaborateurs reconnaissent l’appartenance ancestrale aux peuples des Premières Nations Innus des territoires de la forêt boréale qu’ils parcourent dans le contexte de ce projet.
REFUGES est un projet à empreinte poétique plutôt que carbonique notamment grâce à : carboneboreal.uqac.ca
[1] Le Nitassinan, dont le nom signifie « Notre terre » en innu-aimun, est le territoire ancestral du peuple innu situé dans l’Est du Canada au Québec et au Labrador.
– Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nitassinan[2] Une règle implicite pour la majorité des propriétaires d’abris sommaires en forêt est de ne jamais verrouiller l’accès au lieu, afin que quiconque puisse au besoin y trouver refuge.